Nicolas Paugam, artiste atypique, vient de sortir un nouvel album, Le Ventre et l’estomac sur les labels Microcultures et Kuroneko.
Écouter Nicolas Paugam, c’est un peu comme partir en vacances. C’est doux et aventureux, on se détend, on réfléchit, on profite d’un joli moment.
Chanteur et compositeur de chansons qui s’écoutent comme on lit une histoire, Nicolas Paugam se nourrit d’une multitude d’influences musicales et mondiales. On peut presque dire qu’il compose comme un conteur s’inspire de ses voyages et de ses rencontres. C’est en tout cas ce que l’écoute de sa musique laisse à penser.
« Rendez-vous au sommet » dresse la fresque d’une vie, un joli roman, avec ses hauts et ses bas, qui défile dans notre tête. « Tu savais, tu savais » se détache davantage comme texte engagé : « Un camp de réfugiés juste au nord de Calais t’hébergeais bien loin du paradis. »
Chaque chanson raconte quelque chose, par ses textes ou sa musique, à égalité. La composition musicale est riche d’influences diverses. Le piano aux sonorités classiques accompagne des sons plus modernes, des partitions plus inhabituelles. Tout est propice à la narration : l’instrumentalisation n’est pas qu’accompagnatrice du chanteur-conteur. Elle se construit et contient véritablement les chansons et les textes.
Dans « La complainte du Titanic », au refrain musical, n’est-ce pas un sonar moderne que la note aiguë, entêtante et solitaire, imite ? Le refrain musical et vocal ondule et annonce : ce sont les roulements de l’eau, des vagues, le colosse insubmersible qui s’enfonce dans les profondeurs océanes.
Nicolas Paugam a la voix haute, légèrement éraillée, qui raconte. Il sait harmoniser à la perfection des morceaux qui sont chacun de formidables histoires. Animateur d’ateliers et de concerts pour les enfants, il a le phrasé simple et harmonieux. Sa musique s’écoute aussi bien d’une oreille attentive à la richesse des arrangements qu’en rêvant tout en regardant par la fenêtre.
C’est là tout le talent d’un musicien et compositeur qui joue et compose depuis longtemps mais donne à entendre ce qu’il aime et s’anime sans fard, sans fioritures et sans prétention.
Soubresaut - Scènes Francophones 